Claire-Mélanie Popineau de Eclairement – membre de notre Conseil d’administration – part, pour l’Internet Society France, à la rencontre de l’équipe de WebForce3, qui a lancé une expérimentation de formation au numérique auprès des détenus en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ces entretiens vidéos ont été réalisés dans le cadre du programme Chapterthon 2020 de l’Internet Society.
Echanges entre Claire-Mélanie Popineau (Eclairement) et l’équipe de WebForce3
Claire-Mélanie Popineau, fondatrice de Eclairement : « Cette année, l’Internet Society France a décidé de s’intéresser aux publics empêchés. Les publics empêchés, ce sont les personnes qui subissent des contraintes : maladie, handicap, privation de liberté. Ou autre contrainte. Et qui ne peut aisément accéder à la culture ou à l’information. Le numérique dans ce cadre n’est pas accessoire dans notre société actuelle. Je suis partie à la rencontre de l’école de formation WebForce3 qui a proposé à des personnes détenues, une formation sur le numérique ».
TM, responsable communication marketing de WebForce3 : « WebForce3 existe depuis 7 ans. WebForce3 est présent sur tout le territoire avec 50 écoles en France en métropole et outremer. Et on ouvre des écoles au Maroc.Parmi les publics très marginalisés, on trouve les détenus, qu’on ne voit pas de prime abord. On a lancé un projet avec la région Auvergne-Rhône-Alpes. Et ça a suivi. On s’est rendu compte qu’il y avait des détenus qui allaient être remis en liberté rapidement. Et il était envisagé justement de permettre leur réinsertion socio-professionnelle. »
MD, directeur national du réseau des écoles WebForce3 : « Tout cela est parti d’une rencontre fortuite avec le Ministère de la justice. On s’est dit que pour les détenus, le digital était un sujet. Et la question du Ministère de la justice s’était de dire, comment vous pourriez traiter ce sujet. Réfléchissez à quelque chose que l’on pourrait faire.Ce qu’il faut savoir, c’est que la formation en détention est gérée par les Régions, dont c’est la compétence. Donc le premier interlocuteur qu’on est allé voir, c’est la Région. La région est partenaire de la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP), qui peut émettre des besoins en formation. Puis la région coordonne, finance et met en oeuvre. La difficulté, ça a été de trouver les bons point d’accroche. Car, bien évidemment, l’accès à Internet en prison, c’est impossible. Donc, comment faire une formation d’intégrateur /développeur web, sans Internet… On commence la formation en détention, à l’intérieur de la prison. On fait alors la brique certifiante Intégrateur Web. C’est déjà très bien.Cela veut dire qu’on remet les gens en activité. Et, quand ils sortent, dès qu’ils sortent, on leur propose la fin de la formation chez WebForce3, quoiqu’il arrive de façon gratuite. C’est à dire qu’on crée une passerelle dedans-dehors, en évitant de laisser trop de temps entre ces deux moments. Et puis, on va donner l’occasion aux personnes de continuer leur formation et de ne pas retomber dans la délinquance, de tout de suite avoir quelque chose à la sortie. On a ciblé la maison d’arrêt de Lyon-Corbas pour plein de raisons. D’une part, parce que c’est une grosse maison d’arrêt, c’est 900 détenus hommes, un taux d’occupation de 130%, donc c’est aussi utile à l’administration pénitentiaire. Et on va monter en puissance avec d’autres prisons en 2021, 2022 et 2023. »
NF, Directeur Auvergne-Rhône-Alpes de WebForce3, et CM, formateur WebForce3 : « Je suis Naël Fawal, directeur Auvergne-Rhône-Alpes de WebForce3. Je m’appelle Christian Migliore, je suis indépendant et je travaille avec WebForce3 depuis 2 ans. Il y avait une grande satisfaction, aussi bien pour moi que pour les détenus. En formation, de voir un code affiché à l’écran et de voir que les personnes qui passaient dans le couloir : surveillants ou autres détenus. Ils voyaient que ceux qui étaient en formation arrivaient à comprendre cela. Ils étaient admiratifs du groupe qui était là. Après, vue la communication qui a été très bonne avec l’équipe sur place, je pense que on ne peut avoir que des meilleures conditions sur les prochaines sessions.
Pour compléter ce que Christian a dit, pour moi, d’un point de vue général, je suis content que l’on ait été au bout de la formation. C’est un bilan positif, une expérimentation qui n’a pas été toujours simple. Mais c’est un bilan extrêmement positif que je retiens. Ce genre de formation d’inscrit tout à faire dans l’ADN de WebForce3 qui est justement de permettre cette insertion par l’activité dans un secteur vraiment en pénurie de talents. »
Claire-Mélanie Popineau, fondatrice de Eclairement : « Vous avez entendu apprenants, formateurs, directeurs, tous ont souligné l’intérêt du numérique dans l’insertion ou la réinsertion.
Ce projet a vocation à se multiplier. »
Entretiens réalisés par Claire-Mélanie Popineau (Eclairement) dans le cadre du CHAPTERTHON 2020 de l’Internet Society. Ont également participé Lucien Castex et Nicolas Chagny. Les entretiens ont été réalisés dans le respect des conditions sanitaires.
The Internet to open up access to the hindered public #Chapterthon2020
Internet to open up access to those who are prevented from accessing the Internet. Claire-Mélanie Popineau of Eclairement is leaving for Internet Society France to meet the WebForce3 team, which has launched an experiment in digital training for prisoners in the Auvergne-Rhône-Alpes region. These video interviews were conducted as part of the Internet Society’s Chapterthon 2020 programme.
Claire-Mélanie Popineau, founder of Eclairement : « This year, the Internet Society France has decided to focus on prevented audiences.
Impaired users are people who are undergoing constraints: illness, disability, deprivation of freedom.Or any other constraint.And who cannot easily access culture or information.In this context, digital technology is not an accessory in today’s society.I went to meet the WebForce3 training school, which offered training in digital technology to prisoners. »
TM, communication & marketing manager of WebForce3 : « WebForce3 has been in existence for 7 years. WebForce3 is present throughout France with 50 schools in metropolitan France and overseas.And we are opening schools in Morocco.Among the highly marginalized groups are prisoners, who are not visible at first glance. We have launched a project with the Auvergne-Rhône-Alpes region. And it followed.We realized that there were prisoners who were going to be released quickly. And it was precisely envisaged to allow their socio-professional reintegration. »
MD, national director of WebForce3 school network : « It all started with a chance meeting with the Ministry of Justice. We thought that for the prisoners, digital was a subject. And the question from the Ministry of Justice was, how could you deal with this subject? Think about something that could be done.What you need to know is that the training in detention is managed by the Regions, which are responsible for it. So the first interlocutor we went to see was the Region. The Region is a partner of the Interregional Directorate of Penitentiary Services (DISP), which can issue training needs. Then the region coordinates, finances and implements.The difficulty was to find the right points of contact. Because, of course, Internet access in prison is impossible. So, how to make a training of integrator / web developer, without Internet?We start the training in detention, inside the prison. We then make the brick certifying Web Integrator. It is already very good.It means that we put people back in business. And, when they get out, as soon as they get out, we offer them the end of the training at WebForce3, whatever happens for free. This means that we create a gateway in and out, avoiding leaving too much time between these two moments.And then, we will give people the opportunity to continue their training and not fall back into delinquency, to have something right away when they leave. We targeted the Lyon-Corbas prison for many reasons. On the one hand, because it’s a big prison, it’s 900 male inmates, an occupancy rate of 130%, so it’s also useful for the prison administration.And we’re going to increase with other prisons in 2021, 2022 and 2023. »
NF, Auvergne-Rhône-Alpes director of WebForce3, and CM, teacher at WebForce3 : « I am Naël Fawal, director of WebForce3 in Auvergne-Rhône-Alpes. My name is Christian Migliore, I am independent and I have been working with WebForce3 for 2 years.There was a great satisfaction, both for me and for the inmates.In training, to see a code displayed on the screen and to see that the people passing in the corridor: guards or other detainees. They could see that those in training were able to understand that. They were in awe of the group that was there. Afterwards, considering the communication that was very good with the team on site, I think that we can only have better conditions for the next sessions.To complete what Christian said, for me, from a general point of view, I’m happy that we’ve reached the end of the training. It’s a positive assessment, an experiment that was not always easy. But it is an extremely positive assessment that I remember. This type of training is part of WebForce3’s DNA, which is precisely to allow this integration through activity in a sector that is really short of talent. »
Claire-Mélanie Popineau, founder of Eclairement : « You have heard learners, trainers, directors, all of them have emphasized the interest of digital technology in the integration or reintegration process. This project is destined to multiply. »
Interviews conducted by Claire-Mélanie Popineau (Eclairement) as part of the Internet Society’s CHAPTERTHON 2020. Also participated Lucien Castex and Nicolas Chagny. The interviews were conducted in compliance with sanitary conditions.
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