Le 10 octobre dernier, l’Arcep a organisé, en partenariat avec l’Internet Society France, un atelier de travail dédié au partage d’expériences et de bonnes pratiques utiles à la transition vers IPv6. Destiné aux acteurs de l’écosystème – FAI, hébergeurs, organismes de formation, organismes publics, entreprises, etc. -, l’atelier était inscrit dans la dynamique du Forum de la gouvernance d’internet (ou Internet Governance Forum- IGF), organisé autour d’un événement principal et de plusieurs ateliers, aussi appelés Ateliers de l’Avenir Numérique (RGPD, cyber-sécurité, IPv6, etc.).
Restitution des ateliers
Principaux problèmes détectés
Plusieurs problèmes liés à la mise en place d’IPv6 ou expliquant le retard de la transition ont été remontés par les participants. Les principaux points bloquants mentionnés par les participants sont les suivants :
- Difficultés de fonctionnement liés aux CGN, ou aux sites internet, applications et objets connectés qui ne sont pas compatibles ;
- Manque de perception de la rentabilité d’IPv6 à court terme et manque de visibilité sur le retour sur investissement à plus long terme (manque de visibilité sur le coût de la transition ou de la non-transition) ;
- Manque de de formation du personnel et de compétence du support en IPv6 ;
- Manque d’intérêt sur IPv6 et faible demande de la part des clients ;
- Problèmes de qualité de service liés à la dégradation du trafic au niveau de certains équipements et à des problèmes d’interconnexion en IPv6 ;
- Manque de connaissance sur la sécurité d’IPv6 et faible maturité de certaines solutions techniques ;
- Manque de retours d’expérience sur la migration vers IPv6 ;
- Complexité du maintien du DualStack (Double pile IP : consiste à affecter une adresse IPv4 et une adresse IPv6 à un même équipement du réseau).
Pistes d’actions
Certaines pistes d’actions, qui permettent d’accélérer la transition au niveau des différents maillons de la chaîne techniques, ont émergé de l’écosystème, parmi lesquelles :
- Créer une Task Force IPv6 et un espace d’échange pour permettre le partage d’une manière régulière des retours d’expérience sur le déploiement d’IPv6 et les problèmes qui peuvent être rencontrés ;
- Promouvoir les acteurs qui proposent de l’IPv6 (par exemple via le baromètre de l’Arcep consacré à cette question) et inciter les acteurs à communiquer sur leurs offres IPv6 grand public (obligation pour les FAI d’informer le client final de la présence d’IPv6 et d’IPv4/v6 fixes ou de la présence de CGN) ;
- Effectuer des campagnes de sensibilisation/évangélisation auprès des acteurs de l’écosystème Internet ainsi qu’auprès des directeurs des systèmes d’information et des comités de direction afin d’inclure IPv6 dans les appels d’offres ;
- Améliorer le catalogue de formations IPv6 et émettre des recommandations sur les architectures et la mise en place d’IPv6 ;
- Définir au niveau national un calendrier de la transition : planning ou stratégie nationale de transition ;
- Labelliser les équipements et les terminaux pour garantir leur compatibilité IPv6 et leur bon fonctionnement et standardiser un certain nombre d’indicateurs IPv6 afin de suivre l’évolution du déploiement du protocole et d’évaluer l’impact d’IPv6 sur la qualité de service ;
- Établir un code de conduite limitant le partage d’adresse IPv4 au niveau des CGN ;
- Mettre en place des dispositions incitatives pour encourager les acteurs à choisir IPv6 ;
- Émettre des recommandations communes / prévoir des actions coercitives pour accélérer la transition vers IPv6.
Cette restitution n’est pas une prise de position de l’Arcep sur la pertinence, la faisabilité ou la priorité des actions. Elle décrit uniquement les informations remontées par les différents acteurs de l’écosystème ayant participé aux ateliers. Un travail de priorisation des actions à mettre en place pourra être mené en tant que de besoin par l’Arcep en concertation avec la communauté des participants.